TORONTO, 14 mars 2024 – Aujourd’hui, Action Canada pour la santé et les droits sexuels et le Fonds d’action et d’éducation juridiques pour les femmes (FAEJ) ont lancé le Tableau de bord de l’accès à l’avortement, un site Web qui illustre le paysage juridique de l’avortement au Canada et la réalité de l’accès aux soins d’avortement à travers le pays.
Le Tableau de bord de l’accès à l’avortement indique les progrès réalisés par le Canada pour garantir l’accès à l’avortement. Il révèle également un accès inégal : outre la myriade d’obstacles que peuvent rencontrer les personnes souhaitant se faire avorter, les provinces et les territoires ont différentes lois, réglementations et politiques qui influent sur la facilité avec laquelle une personne peut avoir accès à l’avortement.
« Alors que l’avortement est une intervention médicale courante, et réglementée en tant que telle par la Loi canadienne sur la santé, l’accès d’une personne à l’avortement peut être affecté par les politiques en vigueur dans sa région », explique Frédérique Chabot, directrice générale intérimaire d’Action Canada pour la santé et les droits sexuels. « Par exemple, tou·te·s les médecins sont autorisé·e·s à refuser de fournir des soins d’avortement sur la base de convictions personnelles, et ne sont tenu·e·s d’offrir une référence que s’ils/elles exercent en Ontario ou en Nouvelle-Écosse. »
Seulement quatre provinces et territoires du Canada sont dotées d’un système centralisé de référence permettant de trouver un·e prestataire de soins de santé qui pratique des avortements, et la moitié des provinces et territoires n’offrent pas d’informations sur l’avortement sur leur site Web. Ces lacunes montrent qu’il est urgent que les gouvernements veillent à faciliter l’accès à l’avortement – et non à le limiter – par leurs lois, politiques et règlements et respectifs.
Le Tableau de bord de l’accès à l’avortement est lancé à un moment critique, puisque les attaques contre les droits sexuels et génésiques continuent de s’intensifier au Canada et dans le monde.
Depuis 1987, des député·e·s ont déposé 48 projets de loi ou motions anti-choix au Parlement. Le plus récent projet de loi date de 2023 et, bien qu’il ait finalement été rejeté il n’en demeure pas moins qu’un tiers de la Chambre a voté en sa faveur.
Dans les mois à venir, la Cour suprême des États-Unis se prononcera sur l’autorisation par la FDA de la mifépristone, le médicament utilisé dans plus de la moitié des avortements pratiqués aux États-Unis. Tout comme l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade a eu des répercussions au-delà des frontières étatsuniennes, cette affaire a déclenché à l’échelle mondiale des vagues de désinformation sur l’avortement par médicaments.
« Les reculs extrêmes du droit à l’avortement aux États-Unis à la suite de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022 ont conduit de nombreuses personnes à s’inquiéter de savoir si la même chose pourrait se produire ici au Canada », signale Pam Hrick, directrice exécutive et avocate générale du FAEJ. « Bien que l’avortement soit bien protégé au Canada dans le cadre juridique actuel, nos législatures ne sont pas à l’abri de la propagation de la rhétorique anti-avortement. Les politiques ayant un impact sur la capacité à exercer le droit à l’avortement doivent être renforcées afin d’améliorer l’accès à l’avortement. »
Face à ces attaques croissantes et aux lacunes actuelles à l’accès, le Tableau de bord de l’accès à l’avortement est un outil indispensable pour les militant·e·s et les décideur·euse·s politiques qui s’efforcent de protéger et de renforcer l’accès à l’avortement au Canada.
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