LEAF and DAWN-RAFH Canada Intervene in R. v. D.A.I. at SCC
May 13, 2011, Toronto – On Tuesday May 17, 2011, LEAF and the DisAbled Women’s Network Canada (DAWN-RAFH Canada), will intervene in the Supreme Court of Canada case of R. v. D.A.I.
“At stake in this appeal is whether women with mental disabilities, who are among the most vulnerable women in our society, have access to justice when we are sexually abused” says DAWN-RAFH Canada President Carmela Hutchison.
The case involves an intellectually disabled woman (K.B.) who reported to a teacher that her step-father played “games” with her, which included touching her genitals and breasts. The evidence also revealed that the accused had a photograph of the complainant bare-breasted, stored in a trunk along with another pornographic photograph. The accused alleges that the photograph was taken innocently.
K.B. made a statement to the police and testified at the preliminary inquiry. At trial, her competence to testify was successfully challenged. The Court held that K.B. was unable to adequately explain the meaning of abstract concepts like “truth”, “lie” and “promise”. For example, she was asked “what do you think about the truth”, “What’s a promise” and “If you tell big lies will you go to jail”. K.B.’s evidence was excluded. The trial proceeded without her evidence. The accused was acquitted.
“Women with intellectual and cognitive disabilities experience staggering rates of sexual assault” explains Hutchison, “we are seen as easy targets. Abusers, who are frequently caregivers, believe that disabled women are powerless to complain or will not be believed even if we do complain. It is essential that the Courts hear the testimony of disabled women. This is case is about the most basic right of being heard.”
The legal question before the Court is how to interpret s.16(3) of the Canada Evidence Act which permits witnesses who can “communicate” the evidence but are unable to understand an “oath” or “affirmation”, to testify unsworn on a “promise to tell the truth”. Lower courts have held that the promise to tell the truth requires an inquiry into whether the witness demonstrates an understanding of promise, truth and falsehood.
“It is important to understand” explains LEAF Legal Director Joanna Birenbaum, “that it is only the already disadvantaged category of witnesses whose competence is challenged who must answer questions about their understanding of the duty to tell the truth. No other category of witness is required to do so. Not even convicted perjurers are probed before taking the stand on whether they feel bound to tell the truth. LEAF-DAWN argue that there is no statutory or other basis for imposing this unique and unfair burden only on persons with mental disabilities”.
LEAF-DAWN’s factum argues that the judicial interpretation of “the promise to tell the truth” as requiring something more than simply “I promise” will “have a highly gendered impact and will effectively exclude the viva voce evidence of sexual abuse”. LEAF-DAWN argue that the inquiry is informed by discriminatory stereotypes of persons with mental disabilities, and particularly women who report sexual assault, as inherently untrustworthy.
The factum states that “the lower court’s interpretation of s.16(3) will reinforce stereotypes that mentally disabled women lack inherent worth…it will exacerbate existing conditions of inequality in which their experiences of abuse are denied, ignored, discounted and minimized. It will effectively render these women beyond the law’s reach and protection…and further endangers this already disadvantaged group.”
“The testimony of women with mental disabilities promotes the truth-seeking function of the criminal process, particularly given the undeniably high rates of sexual assault and the interests of society in the reporting and prosecution of abuse” explains Birenbaum “the rights of the accused are protected, as in every case, by cross examination and the ability of the judge or jury to weigh the evidence.”
Hutchison concludes that the appeal must be considered in light of Canada’s international human rights commitments, “the UN Convention on the Rights of Persons with Disabilities points to the need for our country to uphold its promises under article 13, where we are “to have equal access to justice” and under article 16 which commits state parties “to ensure that instances of exploitation, violence and abuse against persons with disabilities are identified, investigated and, where appropriate, prosecuted”. It is absolutely essential for these promises to be kept if all persons in Canada are to enjoy human rights and dignity.”
LEAF and DAWN-RAFH’s factum and more information can be found at
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For more information, please contact:
Joanna Birenbaum
(LEAF Legal Director)
(416) 595-7170 ext. 223 (office), (647) 500-3005 (Cell)
[email protected] (e-mail)
Carmela Hutchison
(President DAWN – RAFH Canada)
1-866-452-1933 (office), (403) 935-4218 (home)
[email protected] (e-mail)
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Pour diffusion immédiate
Access à la Justice pour les victimes d’agression sexuelle ayant une déficience intellectuelle
FAEJ et DAWN-RAFH Canada
interviennent dans l’affaire R. v. D.A.I. à la Cour Suprême du Canada
Le 13 mai 2011, Toronto – Le mardi 17 mai 2011, Le Fonds d’action et d’éducation juridique pour les femmes (FAEJ) et le Réseau d’action des femmes handicapées (RAFH) Canada, vont intervenir dans le cas de la Cour suprême du Canada R. c. DAI. «L’enjeu de cet appel est de savoir si les femmes vivant avec des handicapes mentales, qui sont parmi les femmes les plus vulnérables de notre société, ont accès à la justice lorsqu’elles sont victimes d’agression sexuelle », dit Carmela Hutchison, Présidente de DAWN-RAFH Canada [notre traduction].
L’affaire concerne une femme ayant une déficience intellectuelle (KB) qui a rapporté à un professeur que son beau-père a joué des « jeux » avec elle, qui incluaient de toucher ses organes génitaux et ses seins. La preuve a aussi révélé que l’accusé avait une photographie de la plaignante avec des seins nus, stockée dans un coffre avec d’autres photos pornographiques.
L’accusé prétend que la photographie a été prise innocemment.
K.B. a fait une déclaration à la police et a témoigné à l’enquête préliminaire. Au procès, sa compétence à témoigner a été contestée avec succès. La Cour a jugé que K.B. n’était pas en mesure d’expliquer adéquatement le sens des concepts abstraits comme « vérité », « mensonge » et la « promesse ». Par exemple, on lui a demandé « que pensez-vous de la vérité », « Qu’est-ce qu’une promesse » et « si vous dites de gros mensonges irez-vous en prison. » Le témoignage de K.B. a été exclu. Le procès s’est déroulé sans son témoignage. L’accusé a été acquitté.
«Les femmes vivant avec des déficiences intellectuelles ou cognitives connaissent d’incroyables taux d’agression sexuelle », explique Hutchison, « nous sommes considérées comme des cibles faciles. Les agresseurs, qui sont souvent des aidants naturels, croient que les femmes handicapées ne peuvent pas se plaindre ou ne seront pas crues, même si nous nous plaignons. Il est essentiel que les tribunaux entendent le témoignage des femmes handicapées. Ce cas porte sur le droit le plus fondamental de se faire entendre. »
La question de droit devant la Cour est de savoir comment interpréter l’article 16 (3) de la Loi canadienne sur la preuve qui permet aux témoins qui peuvent « communiquer » les éléments de la preuve, mais qui sont incapables de comprendre un « serment » ou une « affirmation », de témoigner sous serment sur une “promesse de dire la vérité ». Les tribunaux de Première Instance ont conclu que la promesse de dire la vérité nécessite une enquête pour déterminer si le témoin démontre une compréhension de la promesse, de la vérité et du mensonge.
«Il est important de comprendre », explique Joanna Birenbaum, Directrice juridique de FAEJ, « que ce n’est que la catégorie des témoins déjà défavorisés dont la compétence est contestée qui doit répondre à des questions sur sa compréhension de l’obligation de dire la vérité. Aucune autre catégorie de témoin n’est tenue de le faire. Même quand ils ne sont pas condamnés, les parjures sont détectés avant de prendre la position sur l’opportunité qu’ils se sentent tenus de dire la vérité. FAEJ-DAWN soutiennent qu’il n’y a aucune base légale ou autre pour imposer ce fardeau unique et injuste uniquement aux personnes ayant une déficience mentale. »
Le mémoire de FAEJ-DAWN fait valoir que l’interprétation judiciaire de « la promesse de dire la vérité » comme exigeant quelque chose de plus que simplement « je promets » aura « un impact très sexué et aura pour effet d’exclure le témoignage de vive voix de l’agression sexuelle » la FAEJ-DAWN soutient que l’enquête est informée par les stéréotypes discriminatoires des personnes handicapées mentales, et en particulier les femmes qui signalent des agressions sexuelles, comme intrinsèquement peu fiable.
Le mémoire stipule que « l’interprétation de la juridiction de Première Instance du paragraphe 16 (3) va renforcer les stéréotypes que les femmes handicapées mentales n’ont pas de valeur intrinsèque… il ne fera qu’exacerber les conditions actuelles d’inégalité dans laquelle leurs expériences de mauvais traitements sont niées, ignorés, actualisés et réduit au minimum. Ceci aura pour effet de rendre ces femmes hors de portée de la loi et la protection… et compromettra en outre ce groupe déjà défavorisé. »
«Le témoignage des femmes ayant une déficience mentale favorise la fonction de la recherche de vérité de la procédure pénale, en particulier compte tenu des taux indéniablement élevés d’agression sexuelle et les intérêts de la société dans les rapports et la poursuite de la violence», explique Birenbaum “les droits de l’accusé sont protégés, comme dans tous les cas, par contre-interrogatoire et la capacité de la juge ou le jury d’apprécier la preuve. »
Hutchison conclut que l’appel doit être examiné à la lumière des engagements internationaux des droits de l’homme du Canada », la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes en situation de handicap souligne la nécessité pour notre pays de respecter ses promesses en vertu de l’article 13, là où nous sommes » d’avoir le même accès à la justice »et en vertu de l’article 16, qui engage les États partis « à veiller à ce que les cas d’exploitation, de violence et de maltraitance envers les personnes handicapées soient identifiés, examinés et, le cas échéant, poursuivis ». Il est absolument essentiel de tenir ces promesses si on veut que toutes les personnes au Canada jouissent des droits de l’homme et de la dignité. »
Le mémoire de FAEJ et DAWN-RAFH et plus d’informations (en Anglais) se retrouvent peuvent être trouvés à :
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Pour plus d’informations, veuillez contacter:
Joanna Birenbaum
(Directrice Juridique du FAEJ)
(416) 595-7170 ext. 223 (bureau), (647) 500-3005 (telephone Mobile)
[email protected] (courriel)
Carmela Hutchison
(Président DAWN – RAFH Canada)
1-866-452-1933 (bureau), (403) 935-4218 (privé)
[email protected] (courriel)